La Girly Académie… Avant de vous expliquer ce qu'elle est, je vais commencer par ce qu'elle était. Rassurez-vous, je ne vais pas décrire toute l'histoire sinon vous risquez d'avoir mal à la tête et nous le ne souhaitons pas.

 La Girly Académie a été fondé au 19ème siècle, elle était exclusivement réservé aux filles, autant dire que si un garçon osait s'aventurer dans ces murs, la chef des surveillantes vous foutait une telle trouille qu'il paraitrait qu'ils ressortaient fou. Il faut dire qu'elle avait un visage assez spécial, de jour ça peut aller, si on fait abstraction de ses rides creusées et de ses horribles boutons, mais de nuit, on aurait dit un démon sortit des entrailles de l'enfer pour vous conduire au repas de Satan sauf que la viande, c'était vous…

 Mais je m'égare pardonnez-moi. Ce bâtiment a vécu des drames, des fugues, mais également du bonheur. Les filles savaient travaillez à cette époque, elles étaient bonnes élèves et il en fallait du courage pour arriver à passer les diplômes jusqu'ici exclusivement réservés aux hommes.

 Et allez savoir pourquoi, c'est au milieu du 20ème siècle qu'on décida de rendre l'académie mixte… vous imaginez le bazar que ça a été? La petite vie tranquille et trépidante du "chasseur" comme elle était appelé car elle adorait courir avec les hommes qui osaient venir, était terminée… enfin presque. Il y avait une aile qui accueillait les garçons et une autre qui accueillait les filles, et le "chasseur" était là pour repousser l'une ou l'autre dans la bonne aile.

 Il a fallu un petit ou long moment d'adaptation pour trouver l'équilibre, il a fallu adapter les sports, ajouter des matières, mais c'est assez enrichissant. Le "chasseur" est mort depuis longtemps maintenant mais il arrive parfois qu'on entende son rire de démon parcourir les couloirs lorsqu'un étudiant n'est pas dans la zone de prédilection.

 Seriez-vous assez fou ou courageux pour pénétrer dans ce bâtiment? Parcourir dans les couloirs la nuit, tendre l'oreille et l'entendre? Cette académie est accueillante, avec ses bons et mauvais élèves, les sympas et sadiques professeurs, la surveillante de nuit qui peut foutre la trouille…

 Venez chez nous, dans ce cadre de verdure, à deux pas de la ville qui vous transformera à coup sûr…

J'ai été construite au 19ème siècle, il a fallu du temps pour me construire mais le résultat est superbe, les briques rouges parcourent l'ensemble de ma structure, je suis entouré par des arbres, il y a une forêt non loin de moi et j'ai même droit à une fontaine devant moi pour la relaxation…

Dès l'ouverture de mes portes, j'ai accueilli des filles, les garçons avaient leur école et mes portes leur étaient interdites et s'ils osaient pénétrer dans mon antre, la mère supérieure comme je la surnommais leur courait après avec son martinet. Je voyais tout d'où je suis, nul endroit m'est caché, je rigolais quand elle leur foutait la trouille, je me souviens qu'une fois, il en même un qui a sauté de la fenêtre en criant "au démon". Certes, elle n'est pas très belle et de nuit, elle doit user de ses atouts mais de là à la traiter de démon, je trouve ça un peu fort…

J'étais patiente avec les jeunes filles, je les voyais étudier attentivement, elles étaient très studieuses et courageuses pour arriver à obtenir leur diplôme mais parfois, certaines craquaient et mes murs étaient là pour les soutenir. J'ai vécu des drames, des réussites mais le pire, je m'en souviens, ce fut qu'une fille réussit à ouvrir la porte qui donnait sur le toit, je l'ai vu habillé en blanc, s'approcher du bord et s'envoler tel un ange…

Après, quelqu'un a décidé d'ouvrir mes portes aux garçons, ces êtres turbulents et dénué de bon sens, d'organisation, de responsabilité, ah ça, j'en aurais eu des mots avec eux, ils ne prenaient pas bien soin de mes murs ni de mes sols mais je mets ça sur le compte de l'adolescence. J'eus bien du mal à me faire à cette présence masculine mais c'était sans compter sur la mère supérieure qui continuaient à les chasser l'un ou l'autre dans leur dortoir respectif… Elle disparue malheureusement trop vite à mon gout, je n'ai plus d'amie avec qui rire, je continue de vieillir mais on prend soin de moi, à présent, pour certains, je ne suis qu'un vieux bâtiment…

Il m'arrive parfois de faire du bruit pour faire peur aux étudiants, pas grand-chose, juste histoire de rigoler un peu, ça me manque…